La chanson des hirondelles
La chanson des hirondelles
Adieu, pays des lauriers rose, Où dans les fleurs éclose, Chantent les colibris. Sous le chaume, au toit des tourelles Nous revenons fidèles Chercher nos vieux abris. Nous les hirondelles frileuses Nous avons traversé les mers Et des cités tumultueuses Nous revenons peupler les airs. Notre aile noire fuit le givre, Notre duvet craint les autans ; Avec l'homme nous aimons vivre Et nous ramenons le printemps. Des palais aux vastes arcades, Où les rois se tiennent blottis, Sous l'acanthe des colonnades Nous voyons naître nos petits. Et pendant que la sentinelle Veille au seuil de la royauté Nous fendons l'air à grand bruit d'aile Et nous chantons la liberté. Nous aimons la vieille mansarde Où la marjolaine est en fleurs, Où l'ouvrière nous regarde Avec des yeux mouillés de pleurs. Il suffit à notre famille D'une mouche ou d'un vermisseau. Elle ! bien tard pousse l'aiguille Pour nourrir son fils au berceau. Quand nous rasons les cheminées Des prisonniers, pauvres martyrs, Hélas ! nous sommes consternées De leurs sanglots, de leurs soupirs. Ainsi que vous, les hirondelles, Hommes, construisent leurs maisons Mais elles s'aiment trop entre elles Pour se construire des prisons. Accueil | Les hirondelles | Migration | Protection | L'homme et l'hirondelle | Actualités | |